En ligne avec les actions déroulées à partir du 2014 dans le cadre du programme PAPSEN et concernant l'activité d'appui et d'assistance technique des rizicultrices de la Région de Sédhiou, le programme PAIS, officiellement lancé pendant le mois de février 2016, a poursuivi, dans le cadre de la riziculture de vallée, la mise en place d'un dispositif d'assistance technique de proximité intégré et multi-acteur afin d'étendre l'action de renforcement et de booster la production de riz tant dans la Région de Sédhiou que dans la Région de Kolda. La mise en place de ce dispositif a permis, en plus d'augmenter la masse critique de l'intervention, de recruter 50 jeunes diplômés et de les encadrer et engager, en qualité de superviseurs et conseillers rizicoles, dans les activités de soutien à la riziculture de vallée. L'activité d'assistance technique a été conçu et planifié sur la base des principes de la recherche-action, en adoptant une approche participative de validation et de transfert de techniques/technologies aux bénéficiaires. Pour cela, les actions ont poursuivi, d'un côté, l'adoption sur grande échelle des techniques identifiées en partenariat avec les bénéficiaires et adaptées au contexte local, de l'autre, l'avancement vers une réelle organisation du travail et des ressources disponibles et, donc, vers une intensification des activités de production afin d'augmenter les rendements et les superficies emblavées. Parallèlement aux activités d'encadrement et de production, des actions visant à l'analyse du contexte ont été réalisées au niveau des différentes zones d'intervention afin de: 1. Recueillir les informations concernant la composition, la situation foncière et la disponibilité en main d'oeuvre au niveau de chaque ménage. 2. Evaluer l'aptitude des rizicultrices à l'adoption de l'innovation et à l'investissement. 3. Fournir un aperçu sur les formes traditionnelles d'organisation du travail au niveau des vallées. En termes de résultats, le dispositif d'assistance technique a touché presque 1200 rizicultrices au niveau de 25 vallées (18 dans la région de Sédhiou et 7 dans la région de Kolda). Au niveau des différents sites on a réalisé 61 champs de démonstration (champs-école) où 75 séances d'animation et formation concernant la préparation des sites, l'installation de la culture, l'entretien, la sélection et la conservation de la semence ont été réalisées. 346 sont les parcelles où les conseillers agricoles ont démultiplié les leçons apprises lors de formation et de l'encadrement en fournissant aux rizicultrices un appui direct à la mise en place et au suivi de leurs parcelles. Nonobstant les conditions pluviométriques défavorables qui ont affecté négativement les rendements et les productions finaux, les données de production dans les sites de démonstration et, surtout, dans les parcelles de démultiplication sont très encourageantes en confirmant que l'appui technique de proximité représente surement une stratégie gagnante dans l'atteinte de la sécurité alimentaire des ménages. Dans les parcelles de démonstration et de démultiplication la moyenne générale est respectivement de presque 4 et 3 tonnes à l'hectare avec une performance de 155% et 84% par rapport à un rendement moyen de 1.5 ton/ha. La performance globale est de 109%, plus de deux fois le rendement moyen de 1.5 ton/ha. En général les variétés améliorées ont fourni les meilleurs rendements, mais on a aussi observé de performances très intéressantes pour certaines variétés locales, surtout au niveau des parcelles de démultiplication. Cela confirme que l'amélioration de pratiques agricoles, le respect du calendrier cultural et le suivi ponctuel des opérations culturales à travers une meilleure organisation du travail peuvent réellement permettre d'atteindre des résultats sur grande échelle et rendre le système de la riziculture de vallée plus performant et surtout plus proche aux besoins des populations rurales ; en plus, associer à ce système l'amélioration au niveau des infrastructures et de dotation en équipements peut réellement amener à booster d'une façon exponentielle la production rizicole des zones ciblées. En termes de sécurité alimentaire, l'intervention a garanti, au niveau des parcelles ciblées, une production d'environ 180 tonnes de riz alimentaire, en considérant une perte moyenne de 16% à cause de l'arrêt précoce de pluies. Si on suppose de renforcer et d'étendre l'assistance technique même aux autres parcelles possédées par les bénéficiaires assistées pendant la campagne agricole (chaque ménage a cultivé en 2016 en moyenne 5 parcelles), la production pourrait arriver au chiffre de 900 tonnes, c'est-à-dire couvrir presque le 85% des besoins en riz des ménages ciblés ; cela correspondrait à un taux de couverture alimentaire de presque 11 mois contre une moyenne générale de 2-3 mois par an. Au niveau de l'analyse socioéconomique, les enquêtes déroulées au niveau de ménages ciblés et les séances d'animation visant à évaluer les relations entre l'investissement dans la riziculture, l'innovation agricole et la collaboration entre les rizicultrices, et à connaitre les formes traditionnelles d'organisation du travail dans les vallées ont permis d'esquisser des importantes informations soit qualitatives que quantitatives pour lesquelles nous renvoyons aux paragraphes spécifiques. En général il est ressorti que les productrices consacrent une bonne partie de leurs ressources économiques provenant de différentes sources à la riziculture et qu'elles considèrent toujours cette activité comme stratégique pour leur ménage ; en effet, nonobstant que le riz soit exclusivement autoconsommé et apparentement non rentable, elles confèrent toujours à ce produit une importante valeur économique. Et si cela est observable dans une situation normale, dans un contexte plus favorable, comme celui où l'innovation agricole est introduite ou les systèmes de coopération entre rizicultrices sont soutenus et améliorés, les rizicultrices ont tendance à investir de plus en plus en s'assumant aussi un risque de production accru.

L'assistance technique dans les vallées de Sédhiou et de Kolda: bilan de la campagne 2016-17

Marco Manzelli;
2017

Abstract

En ligne avec les actions déroulées à partir du 2014 dans le cadre du programme PAPSEN et concernant l'activité d'appui et d'assistance technique des rizicultrices de la Région de Sédhiou, le programme PAIS, officiellement lancé pendant le mois de février 2016, a poursuivi, dans le cadre de la riziculture de vallée, la mise en place d'un dispositif d'assistance technique de proximité intégré et multi-acteur afin d'étendre l'action de renforcement et de booster la production de riz tant dans la Région de Sédhiou que dans la Région de Kolda. La mise en place de ce dispositif a permis, en plus d'augmenter la masse critique de l'intervention, de recruter 50 jeunes diplômés et de les encadrer et engager, en qualité de superviseurs et conseillers rizicoles, dans les activités de soutien à la riziculture de vallée. L'activité d'assistance technique a été conçu et planifié sur la base des principes de la recherche-action, en adoptant une approche participative de validation et de transfert de techniques/technologies aux bénéficiaires. Pour cela, les actions ont poursuivi, d'un côté, l'adoption sur grande échelle des techniques identifiées en partenariat avec les bénéficiaires et adaptées au contexte local, de l'autre, l'avancement vers une réelle organisation du travail et des ressources disponibles et, donc, vers une intensification des activités de production afin d'augmenter les rendements et les superficies emblavées. Parallèlement aux activités d'encadrement et de production, des actions visant à l'analyse du contexte ont été réalisées au niveau des différentes zones d'intervention afin de: 1. Recueillir les informations concernant la composition, la situation foncière et la disponibilité en main d'oeuvre au niveau de chaque ménage. 2. Evaluer l'aptitude des rizicultrices à l'adoption de l'innovation et à l'investissement. 3. Fournir un aperçu sur les formes traditionnelles d'organisation du travail au niveau des vallées. En termes de résultats, le dispositif d'assistance technique a touché presque 1200 rizicultrices au niveau de 25 vallées (18 dans la région de Sédhiou et 7 dans la région de Kolda). Au niveau des différents sites on a réalisé 61 champs de démonstration (champs-école) où 75 séances d'animation et formation concernant la préparation des sites, l'installation de la culture, l'entretien, la sélection et la conservation de la semence ont été réalisées. 346 sont les parcelles où les conseillers agricoles ont démultiplié les leçons apprises lors de formation et de l'encadrement en fournissant aux rizicultrices un appui direct à la mise en place et au suivi de leurs parcelles. Nonobstant les conditions pluviométriques défavorables qui ont affecté négativement les rendements et les productions finaux, les données de production dans les sites de démonstration et, surtout, dans les parcelles de démultiplication sont très encourageantes en confirmant que l'appui technique de proximité représente surement une stratégie gagnante dans l'atteinte de la sécurité alimentaire des ménages. Dans les parcelles de démonstration et de démultiplication la moyenne générale est respectivement de presque 4 et 3 tonnes à l'hectare avec une performance de 155% et 84% par rapport à un rendement moyen de 1.5 ton/ha. La performance globale est de 109%, plus de deux fois le rendement moyen de 1.5 ton/ha. En général les variétés améliorées ont fourni les meilleurs rendements, mais on a aussi observé de performances très intéressantes pour certaines variétés locales, surtout au niveau des parcelles de démultiplication. Cela confirme que l'amélioration de pratiques agricoles, le respect du calendrier cultural et le suivi ponctuel des opérations culturales à travers une meilleure organisation du travail peuvent réellement permettre d'atteindre des résultats sur grande échelle et rendre le système de la riziculture de vallée plus performant et surtout plus proche aux besoins des populations rurales ; en plus, associer à ce système l'amélioration au niveau des infrastructures et de dotation en équipements peut réellement amener à booster d'une façon exponentielle la production rizicole des zones ciblées. En termes de sécurité alimentaire, l'intervention a garanti, au niveau des parcelles ciblées, une production d'environ 180 tonnes de riz alimentaire, en considérant une perte moyenne de 16% à cause de l'arrêt précoce de pluies. Si on suppose de renforcer et d'étendre l'assistance technique même aux autres parcelles possédées par les bénéficiaires assistées pendant la campagne agricole (chaque ménage a cultivé en 2016 en moyenne 5 parcelles), la production pourrait arriver au chiffre de 900 tonnes, c'est-à-dire couvrir presque le 85% des besoins en riz des ménages ciblés ; cela correspondrait à un taux de couverture alimentaire de presque 11 mois contre une moyenne générale de 2-3 mois par an. Au niveau de l'analyse socioéconomique, les enquêtes déroulées au niveau de ménages ciblés et les séances d'animation visant à évaluer les relations entre l'investissement dans la riziculture, l'innovation agricole et la collaboration entre les rizicultrices, et à connaitre les formes traditionnelles d'organisation du travail dans les vallées ont permis d'esquisser des importantes informations soit qualitatives que quantitatives pour lesquelles nous renvoyons aux paragraphes spécifiques. En général il est ressorti que les productrices consacrent une bonne partie de leurs ressources économiques provenant de différentes sources à la riziculture et qu'elles considèrent toujours cette activité comme stratégique pour leur ménage ; en effet, nonobstant que le riz soit exclusivement autoconsommé et apparentement non rentable, elles confèrent toujours à ce produit une importante valeur économique. Et si cela est observable dans une situation normale, dans un contexte plus favorable, comme celui où l'innovation agricole est introduite ou les systèmes de coopération entre rizicultrices sont soutenus et améliorés, les rizicultrices ont tendance à investir de plus en plus en s'assumant aussi un risque de production accru.
2017
Istituto di Biometeorologia - IBIMET - Sede Firenze
Istituto di Bioscienze e Biorisorse
Technical assistance
Rice
Casamance
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