Des nombreux territoires européens subissent ou ont subi une ou des crises économiques et sociales causées par la conjonction de la globalisation des marchés et des évolutions technologiques. Pendant que la globalisation réduit la compétitivité des biens traditionnels produits dans les pays européens, c'est-à-dire dans les pays à coûts de production élevés, le progrès technologique est à l'origine d'une évolution de la demande qui substitue aux biens obsolètes, de nouveaux produits. Les aires productives de « tradition ancienne », construites sur la cohérence et la cohésion entre le système industriel et le territoire sont remises en cause par ces évolutions. Pour en réduire l'impact, les politiques publiques de développement, européennes, nationales et locales et les stratégies entrepreneuriales ont tenté et tentent de revitaliser l'économie d'une part en renouvelant les savoirs et les savoir-faire et les compétences antérieures (innovation à partir des capacités endogènes) et d'autre part en favorisant l'appropriation de nouvelles connaissances et compétences en particulier grâce à l'installation ou la création de sociétés technologiques ou d'unités de recherche (innovation à partir de capacités exogènes). Ces différentes formes d'innovation peuvent permettre de renouveler les territoires ou au contraire contribuer à leur dilution dans un espace social plus vaste ou à leur division entre plusieurs communautés locales. L'objet de cette communication est de comparer la capacité qu'ont ces anciens systèmes localisés d'innovation et de leurs territoires à se renouveler à partir de/ou en rupture avec les savoirs et les savoir-faire qui avaient fait leurs succès antérieurs. L'analyse est centrée sur une comparaison entre le Canavese, dans le Piémont (Italie) dont l'activité traditionnelle était la mécanique et le bassin minier de Provence (France) qui s'est construit sur la production d'énergie. Dans une première partie, la notion de système local d'innovation est interrogée. Dans une seconde, sont analysés les socles des savoirs et savoir-faire sur lesquels les deux systèmes locaux d'innovation se sont construits. Dans la troisième partie, est décrite la remise en cause de ces savoirs et de ces savoir-faire tandis que la quatrième partie met rapidement en regard les politiques et les pratiques de développement local.
Innovation, savoirs, savoir-faire et renouvellement comparé de deux territoires
Vitali G;
2008
Abstract
Des nombreux territoires européens subissent ou ont subi une ou des crises économiques et sociales causées par la conjonction de la globalisation des marchés et des évolutions technologiques. Pendant que la globalisation réduit la compétitivité des biens traditionnels produits dans les pays européens, c'est-à-dire dans les pays à coûts de production élevés, le progrès technologique est à l'origine d'une évolution de la demande qui substitue aux biens obsolètes, de nouveaux produits. Les aires productives de « tradition ancienne », construites sur la cohérence et la cohésion entre le système industriel et le territoire sont remises en cause par ces évolutions. Pour en réduire l'impact, les politiques publiques de développement, européennes, nationales et locales et les stratégies entrepreneuriales ont tenté et tentent de revitaliser l'économie d'une part en renouvelant les savoirs et les savoir-faire et les compétences antérieures (innovation à partir des capacités endogènes) et d'autre part en favorisant l'appropriation de nouvelles connaissances et compétences en particulier grâce à l'installation ou la création de sociétés technologiques ou d'unités de recherche (innovation à partir de capacités exogènes). Ces différentes formes d'innovation peuvent permettre de renouveler les territoires ou au contraire contribuer à leur dilution dans un espace social plus vaste ou à leur division entre plusieurs communautés locales. L'objet de cette communication est de comparer la capacité qu'ont ces anciens systèmes localisés d'innovation et de leurs territoires à se renouveler à partir de/ou en rupture avec les savoirs et les savoir-faire qui avaient fait leurs succès antérieurs. L'analyse est centrée sur une comparaison entre le Canavese, dans le Piémont (Italie) dont l'activité traditionnelle était la mécanique et le bassin minier de Provence (France) qui s'est construit sur la production d'énergie. Dans une première partie, la notion de système local d'innovation est interrogée. Dans une seconde, sont analysés les socles des savoirs et savoir-faire sur lesquels les deux systèmes locaux d'innovation se sont construits. Dans la troisième partie, est décrite la remise en cause de ces savoirs et de ces savoir-faire tandis que la quatrième partie met rapidement en regard les politiques et les pratiques de développement local.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.