False transparency. Disclosing financial data, between enlightenment and absolutism (Naples, 1780s)

Cet article envisage la transparence financière comme manifestation potentielle des Lumières, de leur recherche de la vérité dans tous les domaines de la vie sociale et de leur volonté de la divulguer à la société civile. À cet effet, est examinée la publication, en 1789, par ordre du roi, des recettes et dépenses du royaume de Naples par le célèbre réformateur Giuseppe Maria Galanti. Cet exemple montre que la vérité - la divulgation de données en tant que telle - a pour condition fondamentale la nature de la relation établie entre diffuseurs et bénéficiaires des données. La transparence à Naples était fausse parce que ni le roi ni Galanti ne s'adressaient vraiment à l'opinion publique. Le roi, qui suivait (maladroitement) le modèle du Compte rendu de Necker, a autorisé la divulgation de l'information mais ne l'a pas sanctionnée officiellement. Pour Galanti, la publication de données financières répondait à une nouvelle approche statistique de la géographie et au désir d'une collaboration entre philosophes et dirigeants éclairés.

In the article, financial transparency is read as a potential manifestation of the Enlightenment, of its search for truth in every field of social living, and of its willingness of divulge it to civil society. The case studied is the publication of the public revenue and expenses made in the Kingdom of Naples in 1789 by the famous reformer Giuseppe Maria Galanti, by order of the King. The Neapolitan case shows that truth - the disclosure of data as such - is not self-transparent, and that a fundamental condition for transparency is the kind of relationship established between who divulges the data and the recipients of this disclosure. Transparency made in Naples was false because neither the King nor Galanti were truly addressing public opinion. The King, (clumsily) following the model of Necker's Compte rendu, authorized the divulging of the data, but did not officially sanction it. As to Galanti, he saw the publication of financial data as an application of the new statistical approach to geography and of the collaboration between philosophes and enlightened rulers.