Les romans arthuriens en prose, affectés par une mouvance plus caractérisée que les romans en vers, ont été édités de façon plutôt homogène : l'éditeur édite d'abord un manuscrit de base témoin d'une version vulgate, et ensuite les rédactions divergentes, telles d'énormes macro-variantes, dans des volumes à part. Toujours, le «manuscrit de base» n'est corrigé que dans les cas d'«erreur manifeste», car face à la fluctuation des textes, un stemma codicum serait impossible à établir. Guiron le Courtois, dernier roman arthurien en prose à rester inédit, avec ses innombrables «versions», sequels et prequels, conforte en l'apparence la conviction bien ancrée dans la communauté scientifique que la tradition textuelle des romans arthuriens en prose est impossible à maîtriser. Après un retour en arrière sur les pratiques éditoriales des romans en prose, la présente étude propose, pour Guiron le Courtois, une approche qui rompt avec la tradition dominante parmi les éditeurs de romans en prose : on démontre, d'abord, qu'un classement des manuscrits est bien possible et que l'éditeur dispose par conséquent des connaissances nécessaires pour intervenir sur le texte non seulement en cas d'«erreur manifeste», mais à chaque fois que le texte du manuscrit de base est mis en minorité par le reste de la tradition.
L'édition critique des romans en prose : le cas de Guiron le Courtois
Lino Leonardi;
2015
Abstract
Les romans arthuriens en prose, affectés par une mouvance plus caractérisée que les romans en vers, ont été édités de façon plutôt homogène : l'éditeur édite d'abord un manuscrit de base témoin d'une version vulgate, et ensuite les rédactions divergentes, telles d'énormes macro-variantes, dans des volumes à part. Toujours, le «manuscrit de base» n'est corrigé que dans les cas d'«erreur manifeste», car face à la fluctuation des textes, un stemma codicum serait impossible à établir. Guiron le Courtois, dernier roman arthurien en prose à rester inédit, avec ses innombrables «versions», sequels et prequels, conforte en l'apparence la conviction bien ancrée dans la communauté scientifique que la tradition textuelle des romans arthuriens en prose est impossible à maîtriser. Après un retour en arrière sur les pratiques éditoriales des romans en prose, la présente étude propose, pour Guiron le Courtois, une approche qui rompt avec la tradition dominante parmi les éditeurs de romans en prose : on démontre, d'abord, qu'un classement des manuscrits est bien possible et que l'éditeur dispose par conséquent des connaissances nécessaires pour intervenir sur le texte non seulement en cas d'«erreur manifeste», mais à chaque fois que le texte du manuscrit de base est mis en minorité par le reste de la tradition.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.